24h de Barcelone, rétrospective sur 2019

En cette période si particulière de Covid-19, le monde du sport évolue au ralenti. Entre événements reportés ou annulés, le monde de la moto ne fait pas exception avec un calendrier complètement remanié. Initialement prévue du 3 au 5 Juillet prochain, l’épreuve d’endurance des 24h de Barcelone n’aura pas fait exception à la règle. L’événement aura purement et simplement été annulé. L’occasion pour Sports Performance de faire une rétrospective sur l’édition 2019.

Contacté par Rony Schwartz au détour d’une sortie AcidTracks, le défi proposé était simple : participer et terminer cette course d’endurance si particulière, où amateurs et professionnels se côtoient sur le célèbre tracé du circuit de Catalunya. C’est ainsi que Sports Performance a pu intégrer la Team Fast Lane, dans le cadre de la préparation physique d’un de leurs pilotes.

Quand la course commence plusieurs mois avant le départ

Les épreuves d’endurance constituent un challenge très particulier pour les pilotes moto. La course s’organisant autour de relais d’environ soixante minutes, chacun d’entre eux se doit d’être le plus régulier possible durant ses tours et cela durant l’ensemble des vingt-quatre heures de course.

D’un point de vue préparation physique, l’objectif est double. Il s’agit d’être performant sur piste, et récupérer le plus rapidement possible entre les relais afin de reculer le seuil d’apparition de la fatigue, point clé de la réussite d’une telle course.

L’entraînement « hors circuit » du pilote est un aspect extrêmement intéressant à aborder. En effet, le but final des séances est d’être plus performant sur la moto. Cela amène la question : est-ce que mon entraînement est transférable à ce que je fais sur la moto ? Est-ce que je peux vraiment le restituer ? Une planification bien programmée, couplée à des phases d’entraînement spécifiques sur piste avec un suivi précis permettent de répondre en majorité à ces questions.

Effet de la préparation physique d'un  pilote de moto
La stabilité centrale, élément clé dans la restitution de force

Ainsi, la préparation de Rony Schwartz s’est articulée autour de différents axes de travail. On peut ainsi citer le développement des qualités d’endurance, tout comme un travail beaucoup plus ciblé de force spécifique. Le pilote répondant constamment aux forces extérieures exercées par la moto, la stabilité centrale est un point primordial à travailler. Elle permet notamment de tenir des angulations extrêmes, tout en assurant une transmission de force aux extrémités. Il est donc d’autant plus intéressant de travailler cette stabilité par un travail dynamique plutôt que statique. En d’autres termes ? Laissez les exercices classiques de planche de côté, il y a des choses bien plus intéressantes à faire…

Quel suivi durant la course ?

Durant la course, Sports Performance a eu pour mission de suivre l’évolution des pilotes afin de limiter une apparition insidieuse de la fatigue. Bien que ce phénomène soit complexe à appréhender, il reste cependant possible d’agir sur certains paramètres afin d’en limiter les effets.  

Un des points importants consistait à mesurer les pertes hydriques des pilotes, avec des pesées avant et après leurs relais. A partir de ces données, il était possible d’estimer leur taux de déshydratation et ainsi suggérer le volume hydrique minimum à ingérer. Afin de les accompagner sur des prises alimentaires régulières, plusieurs choix de « snacks » leurs étaient proposés en parallèle des repas : boissons isotoniques, fruits frais, biscuits apéritifs (très intéressants pour leurs apports en sel), noix…

Pour les facteurs musculaires, la Team Fast Lane bénéficiait de l’aide d’un physiothérapeute. Afin de compléter le travail effectué, il était également possible de profiter de séquences d’électrostimulation selon les demandes des pilotes.

Une course d’équipe

Dans l’ombre des pilotes se cache toute une équipe qui travaille dur afin qu’ils puissent donner leur maximum sur piste. Et pour toutes ces personnes, la course commence véritablement dès les premiers jours d’essais… Entre réglages mécaniques, ajustements et prises en charge des pilotes, rares sont les moments de répits.  Mais c’est ce qui fait la magie de ce sport et assure la réussite d’un tel événement.

L’édition 2019 aura réservé son lot de surprise pour la Team Fast Lane ! Dès les premiers essais, les pilotes doivent faire face à des problèmes de freins heureusement sans conséquences majeures pour eux. Une fois ces derniers réparés, la moto peut repartir. Mais le répit ne sera que de courte durée, puisque la moto subit une casse-moteur. Le verdict est irrévocable, il faut le changer sans quoi la moto n°10 ne pourra pas prendre le départ.

Un défi de taille se présente pour les mécaniciens : parcourir mille kilomètres de nuit pour récupérer un moteur, et le monter pour passer le contrôle technique du lendemain matin. Une course dans la course. Et ce sera chose faîte grâce aux dévouements sans faille de ces travailleurs de l’ombre, sans qui tout cela ne serait pas possible. Le troisième jour ne sera qu’une formalité, entre vérification de la moto, briefing de course, qualifications et essais de nuit.

La dure loi de l’endurance

07 Juillet 2019, 11h55. Nous sommes à quelques minutes du départ. Les gradins se sont remplis, le pilotes s’alignent sur le bord de la piste faisant face à leurs motos. Tous les pilotes semblent concentrés, l’ambiance devient sérieuse. Seul notre pilote Jimmy Quétel fait le show en haranguant la foule ! Une décontraction apparente dissimulant une maîtrise parfaite du stress du départ. Et quel départ ! En volant quelques précieux mètres à ses concurrents, il passe de la 23ème à la 10ème place en bout de ligne droite. L’objectif est maintenant simple, il faut terminer cette course.

Pilote au départ des 24h de Barcelone
Jimmy Quétel, quelques secondes avant le départ des 24h de Barcelone

Les relais s’enchaînent, et malgré quelques coupures moteur nous restons dans la course. Après cinq heures de course, un de nos pilotes arrive dans l’un des virages les plus rapides sans freins et chute lourdement. Décidé à ne pas baisser les bras, il parvient à changer la roue arrière seul et à ramener la moto au box en la poussant en bord de circuit. Après examen mécanique, le verdict tombe : le bras oscillant est touché et ne nous permettra pas de repartir. Telles sont les dures lois de l’endurance.

Cette course se sera terminée de façon prématurée pour nous, mais elle restera un grand moment de partage autour d’une passion commune. Sports Performance est fier d’avoir pu prendre part à cette aventure, et remercie l’ensemble de Fast Lane Racing Team pour cette expérience dans le monde de l’endurance moto.

Témoignage de Rony Schwartz, pilote des 24h de Barcelone

Rony Shwartz à propos de sa préparation physique pour les 24h de Barcelone

 » Le programme de Julien a été très bénéfique sur mon endurance et ma capacité à récupérer.
Plusieurs mois avant l’événement, il m a donné un nombre varié d’exercices me permettant de me renforcer spécifiquement aux contraintes du sport moto.
Pendant la course, il était présent pour les échauffements et aussi notre hydratation. Nul doutes que sans ce travail et ce suivi, j’aurais abordé la course avec beaucoup plus d’appréhensions physiques.
Je continue à suivre ces exercices cette saison afin de garder mon tonus et mon endurance en vue de ma reprise d’activité, même si la course des 24h de Barcelone n’aura pas lieu cette année.
Merci Coach !
« 

Pilotes : Rony Schwartz, Bruno Schiltz, Yannick Barbu, Jimmy Quétel

Crédits photos: Mérou Photographie

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J. Dupont